Championne olympique, ambassadrice d’Audemars Piguet et coach, Laurence Rochat a connu plusieurs vies. Des Jeux Olympiques de Salt Lake City à la manufacture du Brassus, elle se lance dans le coaching professionnel. L’ex-sportive d’élite se confie aujourd’hui en exclusivité pour VDJ 360°.
Quel a été le moment décisif dans votre parcours professionnel ?
Je pense qu’il y en a eu plusieurs importants pour moi, mais le premier moment décisif a été celui de choisir la voie de l’apprentissage plutôt que des études. Il faut dire qu’à mon époque, durant les années 90, le sport-études n’existait pas pour le ski de fond, et les études en ligne n’étaient pas encore disponibles. C’est pour cette raison que j’ai opté pour un apprentissage de commerce chez Audemars Piguet. Des années plus tard, 30 ans après, je sais que c’était un très bon choix. On peut dire que c’était un moment décisif, mais à 16 ans, je ne le savais pas encore.
Un autre choix décisif a été, en 2010 après mes 3ᵉ JO, d’avoir le courage de recommencer à 100 % tout en bas de l’échelle, en mettant mon humilité et ma fierté de côté. Je gagnais deux fois moins que quand j’étais athlète, mais c’était pour apprendre.
Mon troisième choix important dans ma vie a été de lancer mon entreprise de coaching-consulting en parallèle à mon travail chez Audemars Piguet, en baissant mon taux d’activité. Je reste persuadée que nous sommes plus performants dans un domaine si nous avons quelque chose en parallèle.

Y a-t-il une personne ou une expérience qui vous a particulièrement inspirée ?
Une expérience qui m’a inspirée ou motivée, je dirais que c’est ma première expérience professionnelle après avoir arrêté ma carrière. En novembre 2010, j’ai dû organiser un événement international et m’occuper d’un de nos grands ambassadeurs. J’avais été un peu laissée seule pour cet événement, et je m’étais mise une pression énorme parce que je voulais prouver que je savais faire autre chose que « pousser sur des bâtons ». Je n’ai pas dormi pendant 4 jours et ai travaillé jour et nuit pendant un mois. Mais après cet événement, je me suis dit : voilà, le baptême est fait !
Une personne inspirante que je voudrais clairement citer est Monsieur Georges Henri Meylan, le CEO d’Audemars Piguet jusqu’en 2008. Il m’a fait confiance au début de ma carrière et m’a donné la chance de mener de front ma carrière sportive et une carrière professionnelle. Il a également montré qu’on peut, même en étant CEO d’une grande maison, rester simple et attaché à des valeurs. François Bennahmias, l’ancien CEO d’Audemars Piguet, a également été un mentor exceptionnel pour moi pendant plus de 10 ans. C’est une personne avec une vision extraordinaire, qui ose faire des choses que personne n’ose.
Quels ont été les plus grands défis que vous avez rencontrés en tant que femme entrepreneure ?
Je pense que mon plus grand défi a été de prendre le risque de quitter une zone de confort et ce que je savais faire. Comme je suis au début de mon aventure avec Gear Up, me lancer a été une étape déterminante.
Avez-vous déjà douté de votre projet ? Si oui, comment avez-vous retrouvé la motivation ?
Oui, bien sûr. En étant perfectionniste, je pensais – et je pense toujours – que mon projet n’est pas encore assez bien pour être lancé, qu’il pourrait être meilleur. À mon avis, un projet n’est jamais parfait au début, et je pense que ma plus grosse erreur a été d’attendre trop longtemps pour me lancer…
La suite de l’interview est à retrouver la semaine prochaine sur VDJ360°, profitez-en pour aller faire un tour sur le site coaching de Laurence Rochat https://gearup.swiss/
Carmen Mora